Parti à la découverte de Shanghai à vélo, le photographe français Alain Delorme trouve « l’idée clic » en voyant défiler les vélos chargés de cargaisons impossibles. Super héros aux yeux des Occidentaux, ces porteurs de totems des temps modernes sont des immigrants que les Shanghaiens ne veulent pas voir, alors qu’ils sont partout en ville. Pour pointer du doigt la société de consommation made in China et inciter une réflexion sur le phénomène, l’artiste se met à pister les tours de babioles. Au propre comme au figuré, il accumule les clichés et les chargements. De retour au pays, l’adepte de la réalité augmentée passe des mois à retravailler ses prises de vues. Léchées, les images de porteurs chinois se font de plus en plus alléchantes. Pour que le public adhère davantage au message. Objectif réussi puisque l’exposition ‘Totems’ ne cesse de faire parler d’elle. Moralité de sa vélosophie? Avec Photoshop comme avec la Chine, tout est possible!
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